Le thème de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse 2020, le 3 mai, a été : “Le Journalisme sans crainte ni complaisance”. Tout un programme qui ne sera jamais que pure théorie tant que l'opinion publique et les journalistes de la présente génération eux-mêmes ne cerneront pas parfaitement ce qu'est ce métier. Qui est qui et qui fait quoi ? Tout le monde, à partir du moment où on a accès aux réseaux sociaux, maintenant, se prétend journaliste -mais n'étant que faiseur d'opinion personnelle- et se cache derrière cette appellation pour commettre de véritables crimes, en pénétrant avec effraction dans la vie d'autrui. Il y aura beaucoup à dire écrire sur ce sujet. Mais mon dossier de ce jour repose sur quelque chose de plus… intéressant qui, après lecture, sera vu sous un angle autre, différent, par le public. Et c’est d'éternelle actualité...
En 2018, l'UNESCO (Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture) a publié un manuel intitulé originellement : “Journalism, Fake News & Disinformation” (Journalisme, fausses informations & désinformation). Comprenant 142 pages, il est destiné à l’enseignement et la formation en matière de journalisme. Ne partez pas ! C'est très intéressant et cela vous concerne aussi, en tant que lectrices et lecteurs. Allons-y pour des extraits de ce manuel-leçon de choses, qui enrichiront certainement votre culture.
Plus que jamais, la société de l’information, consubstantielle de la démocratie, est atteinte de ce virus meurtrier que le monde désigne depuis l’élection de Donald Trump par cette locution globale : “fake news”, littéralement “fausse information”. Une mauvaise formule, en réalité, qui ajoute à la confusion en assemblant deux termes contradictoires puisqu’une information, par définition, désigne un fait exact. Pour compliquer les choses, les “tweets” de Donald Trump sont qualifiés de “fake news” par ses détracteurs mais le président américain à son tour rejette de nombreuses informations exactes par le même anathème. Le “fake” est partout. La langue française parle “d’informations mensongères” et d’“infox” (contraction entre info et intox). Mais à l’ère numérique, où chaque internaute, chaque usager de smartphone reçoit, diffuse et rediffuse le plus souvent à la vitesse de l’éclair, l’enjeu dépasse de beaucoup l’infox. Une mauvaise information peut être un acte malveillant (désinformation), un manque de professionnalisme (mal information en analogie avec la malbouffe) et plus simplement la rumeur, le “plus vieux média du monde”, selon la formule malicieuse de Jean-François Revel, philosophe, écrivain et journaliste français.
La rumeur est une source de déstabilisation majeure, surtout dans les pays fragiles, en crise ou en sortie de crise. C’est dans ces pays qu’agit la Fondation Hirondelle, depuis 25 ans, par la création de médias de service public nationaux et le soutien à des médias locaux. En s’associant à l’Unesco pour la traduction en français de ce manuel de formation contre les fausses informations, la Fondation Hirondelle affirme d’une autre manière sa volonté de soutenir un journalisme d’intérêt général, professionnel, utile aux populations qui n’ont guère d’autres sources d’information dans les régions les plus reculées, faute de moyens, d’argent et d’éducation.
Mais le mensonge et la rumeur sont en réalité bien antérieurs à la société de l’information. A l’origine, on peut dire qu’ils sont intrinsèques aux passions humaines. L’envie, l’appât du gain, la conquête du pouvoir, les superstitions, la séduction et l’amour, le rêve et l’utopie conduisent -parfois - à travestir la réalité voire à forger une autre vision du réel. De tous temps, la communication politique s’est nourrie de promesses, de manipulations, d’accommodements avec la vérité, de contre-vérité, voire de mensonges purs et simples. Elle trouve son apogée à l’ère des “spin-doctors” (conseillers en communication et marketing politique agissant pour le compte d'une personnalité politique, le plus souvent lors de campagnes électorale), dont Machiavel (penseur humaniste italien de la Renaissance) puis Talleyrand (homme politique français) ont été de célèbres précurseurs.
De fait, les archives de l’histoire regorgent de ces fragments douteux intimement mêlés par la sédimentation du Temps aux fragments les plus fiables que l’historien saisit avec précaution conscient que c’est le conflit qui a forgé l’histoire et que sa première victime est toujours la vérité. Inversement, le doute, la rumeur, l’absence de vérité, l’ignorance deviennent sources de conflit, un boulevard aux manipulations de masses. “Le journaliste est l’historien du temps présent”, selon l’expression d’Albert Camus (philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français). Le journaliste existe par ses lecteurs, ses auditeurs, ses spectateurs toujours plus nombreux dans des sociétés alphabétisées d’une part et grâce à l’évolution rapide des technologies.
Le sens du mot “média” lui-même a beaucoup changé et ne veut plus rien dire de précis, indice d’un manque de repère de l’époque. Il peut désigner un journal papier ou en ligne, une chaîne de télévision, un blog, internet lui-même en tant un canal de diffusion. Un documentaire est un média autant que son support ou son diffuseur et, on l’oublie, le livre est un média également. Et peut-être le plus ancien, après la rumeur bien sûr. Avec le développement de l’imprimerie à la Renaissance, le livre multiplie l’accès à la connaissance... mais aussi au mensonge et aux erreurs. Nous sommes à l’aube des grandes découvertes et des interrogations scientifiques qui opposeront Science et Religion pour longtemps. Les croyances avaient produit (et reproduit) des erreurs.
Non, la Terre n’était pas plate, non elle n’était pas le centre du monde. Mais à cette époque, celui qui le pensait était moins un menteur qu’un ignorant immergé dans une société dogmatique et mimétique. Remettre en question la vérité établie représentait une menace pour l’Eglise et les bûchers ont pris un tour politique. Déjà, l’information tuait. Cinq siècles plus tard, une seule recherche sur Google ne présente aucun risque et mobilise la puissance informatique nécessaire au lancement de la fusée Apollo dans les années 1960. Ironie de l’Histoire, l’une des recherches les plus fréquentes aujourd’hui est... “Terre plate”. Selon un sondage IFOP (Institut français d'opinion publique) publié en janvier 2018, 9% des Français interrogés affirment que la Terre est plate. Douze millions d’Américains en seraient déjà convaincus... On nous a tous appris qu’une erreur répétée cent fois reste une erreur.
A l’ère d’Internet, une erreur répétée des millions de fois fait office de vérité pour certains. La bataille pour la vérité - ou du moins la définition du réel - est toujours sous-tendue par des intérêts. Dans “La Guerre des Gaules”, Jules César, n’est plus un général mais un historien improvisé, blogueur de sa conquête. Homme politique, il est conscient du rôle de l’information sur son temps et pour la postérité. De même, les grandes découvertes s’accompagneront des récits des Conquistadors mêlant vérité historique, erreurs et mensonges. A des milliers de miles nautiques, à Lisbonne ou Madrid, qui pourra démentir ? Le mensonge a toujours une longueur d’avance. Le démasquer prend du temps. Les historiens contemporains qui ont combattu le négationnisme des camps nazis le savent mieux que quiconque. Il est des informations qui dérangent - politique, économique, judiciaire, scientifique, intime – dont certains individus ou groupes humains ne veulent pas entendre parler. Ils la combattront par l’inoculation du doute, de la rumeur, de la contre-vérité et désormais du “fait alternatif”, caillou dans la chaussure du Temps qui n’est jamais sans effet sur le cours de sa marche.
Depuis toujours, des faits ont été tus faute de témoins, de traces effacées. L’historien comme le journaliste a donc le devoir de recourir au doute méthodique : vérifier, recouper les sources, faire parler les faits. Ne pas confondre une opinion et un fait. Ne pas mélanger une croyance, si sincère fût-elle, avec la connaissance. Distinguer l’information et la communication, conscient que l’information, celle qui compte vraiment, ne se donne jamais toute seule.
Les élites politiques, économiques et militaires, se méfient toujours plus des masses qui accèdent peu à peu à la connaissance. La révolution française marquera ce tournant. Elle postule une société d’hommes libres et égaux en droits. Des droits universels. En jetant le fondement d’une démocratie moderne, le doute change de camp : les élites comprennent qu’elles pourraient ne plus être seules à relayer les faits à leur guise, avec petits (et parfois gros) accommodements sur la vérité. Le monde entre dans la culture de masse à l’image des guerres napoléoniennes. L’entrée dans le 19e siècle, voit naître un nouveau métier : journaliste. D’abord engagé, il usera de sa liberté d’expression et d’opinion à des fins partisanes. Mais au fil du temps, l’idée d’une information impartiale, crédible, utile, civique, fait son chemin. Le public grandit. On ne peut plus cacher les choses. Des oreilles entendent, des yeux observent, des idées naissent, des scientifiques découvrent, on écrit, on lit des journaux toujours plus distribués grâce à l’amélioration des moyens de communication.
En 1854, l’un des premiers reporters de guerre, William Howard Russell (1820-1907), raconte dans le Times l’incompétence du commandement et des services médicaux de l’armée britannique dans la guerre de Crimée, contredisant les communiqués officiels de l’état-major à Londres. Plus rien n’échappe à ce nouveau-né de l’ère industrielle naissante : l’opinion. Télégraphe, radio, téléphone, télévision, téléfax, internet, internautes. L’information circule toujours plus vite et l’accès à celle-ci est toujours plus large. Le XXe siècle, après l’usage totalitaire et meurtrier de l’information par le nazisme et le stalinisme, développe en Occident, l’idée qu’une information fiable, accessible à tous, est utile aux démocraties dans la proposition d’un monde libre face à des peuples prisonniers du communisme. Aux Etats-Unis comme en Europe, la presse devient véritablement le 4e pouvoir. Ceci ne signifie pas que les mensonges, les complots et manipulations ont disparu mais l’impact demeure limité par comparaison à aujourd’hui. Les titres en kiosque sont clairement identifiés. Il y a la bonne et la mauvaise presse. A chacune ses lecteurs. Concurrents, les médias vivent de leurs ventes et sur des valeurs : vitesse ou rigueur ? Les deux sont souvent incompatibles. Entre l’urgent et l’important, certains choisissent le premier au détriment du second (et des autres médias) dans une logique que la théorie des jeux appelle “le dilemme du prisonnier”.
A cet égard, la révolution numérique a d’abord auguré du meilleur : Internet pensait-on, c’était la possibilité pour les journalistes de communiquer plus vite, de vérifier plus facilement leurs sources, de démasquer impostures et imposteurs. Rapidement, cet élan s’est inversé. L’océan numérique est devenu une marée noire de contenu douteux, insinuant plus de doute que de certitudes, et, autre paradoxe, quand trop de certitudes il y a, le doute serait de mise. Tout le monde écrit, filme, photographie, témoigne, donne son opinion partout et en tout temps. Beaucoup s’improvisent et s’autoproclament journalistes. La tendance va de pair avec la déchéance des médias traditionnels, dénigrés et affaiblis par les pertes de recettes publicitaires, la gratuité et le recul des abonnements. Dans ce contexte même les médias les plus prestigieux ne sont pas à l’abri du scandale. En 2003, le New York Times essuie l’affaire Jayson Blair, du nom d’un journaliste plusieurs fois récompensés pour des articles, dont il fut révélé que l’auteur les a inventés de toute pièce. En 2018, Der Spiegel a connu un scandale analogue, l’affaire Claas Relotius. Pour certains, ce discrédit est une aubaine, l’opportunité d’une formidable revanche sur la démocratisation de la société.
En démocratie, c’est l’opinion qu’il faut capter. La démagogie numérique peut y parvenir. Une personnalité bien conseillée et bien argentée dispose de moyens dont les totalitarismes du XXe siècle n’avaient osé rêver : une masse de citoyens en proie au doute, une baisse de crédibilité des médias traditionnels, une baisse substantielle de la capacité d’attention des individus, une société de communication de masse à la merci de slogans publicitaires, du marketing politique, de contre-vérités voire de mensonges circulant à la vitesse de l’éclair. Une société où l’esprit critique est peu à peu remplacé par les théories du soupçon. “Dans un monde où l’information est une arme et où elle constitue même le code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime”, selon Jacques Attali, écrivain, économiste et haut fonctionnaire français. Sans “défenses immunitaires”, la démocratie est menacée voire condamnée sous les réactions compulsives d’instantanés viraux innombrables, incompatibles avec le temps de réflexion et de partage démocratique.
Le salut ne viendra pas du prétendu “journalisme-citoyen” dont les contributions se limitent au mieux à des opinions d’expertises au pire à des sorties de route sans même le savoir. Enverrait-on ses enfants se soigner chez un “médecin-citoyen” ? confierait-on la réparation électrique de la maison à un “électricien-citoyen” ? Le journalisme est et doit rester un métier. Le cœur de la production éditoriale ce sont des journalistes formés, respectant une méthode de travail et une déontologie, suivant un cap éditorial et travaillant en rédaction ou en réseau au service d’un intérêt général. A l’inverse du journalisme amateur - truffé aux mieux d’opinions construites mais sans information au pire de fausses nouvelles - le sort de médias de référence repose sur leur crédibilité. Der Spiegel, The New York Times, Le Monde ou The Guardian et bien d’autres publient des correctifs lorsqu’ils commettent des erreurs. Ils proposent aussi la possibilité d’un droit de réponse.
Dans le brouhaha et les invectives des réseaux sociaux, quel média “citoyen” fait ce travail ? Et s’il le fait, dans la fragmentation et l’éparpillement de millions de sites, qui le voit ? La vraie réponse à la démagogie numérique, aux informations malveillantes, à la mal information ou à la désinformation, passe par l’éducation aux médias qui est l’affaire de chacun. Ce manuel offre des clés pour comprendre les phénomènes actuels, parfois très complexes. Il donne des outils pour déjouer les pièges et permettre aux journalistes en formation (ou en formation continue) mais aussi au curieux et au lecteur-citoyen d’éviter de se laisser berner. Face au virus et la contagion de masse, la responsabilité individuelle est plus que jamais un vaccin prioritaire.
Michel Beuret, responsable éditorial de la Fondation Hirondelle
AVANT-PROPOS
Cette publication constitue la production la plus récente parmi toute une série de ressources avancées proposées dans le cadre de l’action de l’UNESCO en matière d’enseignement du journalisme. Elle fait partie de “l’Initiative mondiale d’excellence dans l’enseignement du journalisme”, l’un des points les plus importants du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l’UNESCO. Cette Initiative vise à traiter l’enseignement et la pratique du journalisme ainsi que la recherche dans ce domaine dans une perspective mondiale, notamment en termes de partage des bonnes pratiques internationales. Par conséquent, ce manuel voudrait servir de modèle de programme applicable à l’échelle internationale, pouvant être adopté tel quel ou adapté, afin de répondre au problème de la désinformation auquel sont confrontées toutes les sociétés, en général, dans le monde entier, et le secteur du journalisme en particulier. Dans cette publication, le terme “fake news” n’a pas été considéré comme ayant une signification unique ou partagée. Ceci, parce que le terme anglais “news” désigne une information vérifiable, d’intérêt général, et que toute information qui n’est pas conforme à ces critères ne mérite pas d’être appelée comme telle. Dans ce sens, “fake news” est un oxymore qui vise à miner la crédibilité de l’information qui se situe en marge de la vérifiabilité et de l’intérêt général, donc de l’information vraie, ou “real news”.
Afin de permettre de mieux comprendre les cas dans lesquels se produit une manipulation abusive du langage et des conventions propres aux différents types d’information, ce manuel traite ces actes frauduleux pour ce qu’ils sont en réalité, à savoir une catégorie spécifique de fausse information existant dans le cadre d’une série de formes de plus en plus variées de désinformation, notamment des formes de divertissement telles que les mèmes, ces éléments de langage ou visuels reconnaissables et transmis par répétition d’un individu à d’autres. Dans cette publication, la désinformation est généralement utilisée pour désigner des tentatives délibérées (souvent orchestrées) de créer une confusion chez les gens ou de les manipuler en leur communiquant des informations trompeuses. Ceci est souvent associé à des stratégies de communication parallèles et transversales et à différentes autres tactiques, telles que le piratage [hacking] ou la compromission de personnes. Le terme “mésinformation” est généralement utilisé pour désigner une information trompeuse, créée ou diffusée sans un but malveillant et sans l’intention de manipuler le public. La désinformation et la mésinformation constituent des problèmes de société, mais la désinformation est particulièrement dangereuse, car elle est souvent organisée, dotée de ressources importantes et renforcée par le recours à des technologies informatiques.
Les pourvoyeurs de désinformation comptent sur la vulnérabilité ou la partialité des destinataires potentiels qu’ils espèrent enrôler en tant qu’amplificateurs et multiplicateurs. De cette manière, ils cherchent à nous transformer en véhicules de leurs messages, en exploitant notre propension à partager des informations pour toute une série de motifs. Un danger particulier est représenté par la gratuité de l’accès aux “fake news” ce qui veut dire que les personnes qui n’ont pas les moyens financiers d’accéder à un journalisme de qualité ou qui n’ont pas accès à des médias d’information indépendants, de service public, sont particulièrement vulnérables à la fois en termes de désinformation et de mésinformation. La diffusion de la désinformation et de la mésinformation est rendue possible, en grande partie, par les réseaux sociaux et les messageries des réseaux sociaux, ce qui pose la question de l’étendue de la régulation et de l’autorégulation des entreprises qui fournissent ce type de services.
En tant que plateformes d’intermédiation, plutôt qu’en tant que créatrices de contenus, ces plateformes ont été soumises, généralement, jusqu’ici, à une régulation peu contraignante (sauf en ce qui concerne le copyright). Toutefois, face aux pressions croissantes qu’elles subissent ainsi qu’aux risques pour la libre expression posés par une régulation excessive, leur autorégulation s’impose, progressivement, bien que de façon inégale.
En 2018, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression a consacré son rapport annuel à cette question, en encourageant vivement les sociétés opérant sur Internet à suivre l’exemple des médias d’information en matière d’autorégulation et à s’aligner davantage sur les critères des Nations Unies en termes de droit de diffuser, rechercher et recevoir des informations. Les journalistes et les médias d’information ont un rôle très important à jouer dans le contexte de ces différentes mesures adoptées, à la fois, par les États et par les entreprises, et c’est dans cette optique que cette publication est importante.
Voilà pour aujourd'hui. Vous voyez ? Cela vous intéresse tellement -et vous ouvre d’autres perspectives sur vos (futurs) choix informatifs-, qu'il y aura une seconde partie, samedi prochain. Promis.
Recueillis par Jeannot Ramambazafy - Également publié dans "La Gazette de la Grande île" du mercredi 6 mai 2020