Hats off ! (Chapeaux bas) à ceux qui ont conseillé au Président de la république de Madagascar élu, d’aller assister à ce Forum sur le Commerce et l’Investissement Angleterre/Madagascar, qu’ils ont concocté dans les couloirs feutrés du palais d’Iavoloha, loin du commun des Malgaches. Mais même si un miracle de la Nativité se produit, le peuple malgache ne tirera aucun profit de cette ballade anglaise. Il y a deux ans, déjà , qu’il ne croit plus au P'Hery Noël qui a perdu toute légitimité. Et plus ils seront cachottiers dans leur propre pays, plus ils seront sous les feux de la rampe de l'actualité internationale, avec leur incompétence anti-démocratique ridicule et déjà notoire, sous couvert de palabres sans lendemain dans la pratique et pour l'intérêt de leur nation.
L’évènement a été organisé par le bureau DMA (Developing Markets Associates), un très sérieux cabinet d’experts-conseils, spécialisé dans les marchés émergents. Ne sont-ils pas au courant, dans ce cabinet, que la Grande île est surtout un pays complètement immergé par l’instabilité politique; une mauvaise gouvernance dont la renommée a franchi ses frontières; une crise d’énergie sans précédent; les crimes mortels et les vols au quotidien; le difficile accès au crédit; la corruption qui gangrène tous les secteurs de production et un secteur informel érigé en institution?
Ce n'est pas demain la veille que l'on verra une telle transparence -et une telle rigueur- de la part des dirigeants de Madagascar. Particulièrement ceux de ce régime Hvm criblé de dettes qui, en ce moment même, dépensent des milliards d'ariary issus du peuple extrêmement pauvre
Par ailleurs, les membres de DMA semblent aussi ne pas être au courant que Madagascar est le pays du « moramora ». Les dirigeants malgaches ignorent cette « British Rigor » (rigueur britannique) en matière de ponctualité (« fotoan-gasy »), de respect de la parole donnée, d’organisation, de planification et de projection à très long terme. La rigueur britannique déteste le gaspillage, le bricolage (« peta-toko »), les « Great Boasters » et les « Chatterboxes ». La rigueur britannique, dont fait partie la culture anglo-saxonne, a pour base le pragmatisme et la discipline. Ils ignorent que le célèbre et hypocrite « aza fady » (excuse) n’est utilisé qu’après avoir commis un impair. Partout dans les classes sociales. Mais il ne sera pas prononcé tant que ce sera ni vu ni connu. Ce qui est inimaginable en ce millénaire des appareils numériques miniaturisés (audio, photo, vidéo).
Hery Rajaonarimampianina, Alain Rasolondraibe, Joeli Valérien Lalaharisoa et Horace Gatien
Narson Rafidimanana, Herilanto Raveloharison, Jacques Ulrich Andriatiana et Eric Andriamihaja
Qu’est-ce que le peuple malgache peut espérer de ce Forum si, en plus, parmi les sponsors figurent Madagascar Oil et Rio Tinto! 20 millions de Malgaches extrêmement pauvres (source de la Banque mondiale) ont encore un peu perdu de leur raison d'être des citoyens responsables avec le départ en catimini de leur président: droit à l’information (aucun communiqué officiel), redevabilité (inscrit dans la Constitution), aucune déclaration à propos de cet énième voyage à l’extérieur (aucun point de presse).
Osera-t-il déclarer que c’est Madagascar Oil et Rio Tinto qui ont payé le transport, le gite et le couvert des 7 personnalités qui sont partis avec lui ? Il s’agit des ministres Herilanto Raveloharison (Economie et Plan), Joeli Valérien Lalaharisaina (Mines), Horace Gatien (Energie) Narson Rafidimanana (Industrie), Ulrich Andriantiana (Tourisme) et d’Alain Rasolofondraibe (Dg de la Banque centrale de Madagascar), Eric Andriamihaja (Dg de l’EDBM –Economic development board of Madagascar).
Le Premier ministre, atteint d'un "coup de fatigue", et son successeur par intérim, Rivo Rakotovao, qui veut une voiture ouvreuse et une sirène de chez "m'as-tu-vu"
Rivo Rakotovao, ami rotarien-ministre d’Etat-président du parti Hvm, lui, a aussi été invité mais il a été assigné au pays, après le « coup de fatique » du Premier ministre, parti à Paris, et ce départ du Président Hery Rajaonarimampianina à Londres. Pour au moins une semaine, il sera comme Norbert Lala Ratsirahonana en 1992: Chef d’Etat et Chef du gouvernement par intérim. Depuis, il demande l’autorisation d’avoir une voiture ouvreuse, des motards et le droit à la sirène réservé aux chefs d’institution. Bravissimo ! C’est un détail, peut-être, mais il fait transparaître la belle mentalité, l’état d’esprit loin de l’humilité de ces gars du régime Hvm (Haut virus mégalomaniaque)
En toute objectivité, quelle est la vraie raison de ce déplacement pas du tout prioritaire pour le Président, après les révélations de la Banque mondiale? Où se situe le fameux 3P « gagnant-gagnant » lorsque ce régime n’a rien à offrir, à part la vente à l’encan de la patrie à très court terme? A moins que Rio Tinto n’élève à 10% le misérable 1% de redevances à l’Etat, érigé en loi? You should not dream ! En parallèle, pourtant, Tantalus Rare Earths AG -de culture anglo-saxonne- qui a investi des milliards depuis 7 ans, a préféré jeté l’éponge dans un assez nébuleux accord de finalisation ("Term sheet").
Le programme de ce forum comporte des interventions et des présentations des ministres et hauts responsables cités dans les secteurs de l’économie malgache. Il prévoit outre une session plénière, des ateliers de travail sectoriels, des réunions bilatérales avec les investisseurs britanniques et internationaux, leaders dans leurs domaines. Enfin, un gala dit « Drink Reception », organisé par Madagascar Oil, aura lieu avec des responsables et, peut-être, des parlementaires britanniques, des représentants de compagnies britanniques. Et pourquoi pas des visites à l’organisme financier « City UK », à la bourse de Londres, au Parlement et dans quelques sociétés industrielles britanniques?
Pour ce qui est des discours présidentiels? Nothing will have changed under the sun of satan: I am going to make this, I am going to make it. Pendant ce temps, à Madagascar, c’est la survie sans espoir d’une quelconque embellie pour une population paupérisée à outrance et à dessein par des dirigeants au trop long cours. Une fuite en avant pour ne pas affronter les réalités au pays. En dépensant sans compter les deniers publics. Au fait, où en est le Madagascar d'Hery Rajaonarimampianina avec Ubifrance?...
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 18 novembre 2015