Au premier plan, de gauche à droite: Aimée sœur de Claudine et épouse de Riana Andriamandavy VII); Claudine, Hery et Voahangy. Vraiment comme les doigts de la main, ajoutés à Me Nicole...
Au premier plan, de gauche à droite, un trio sans Hery et Voahangy Mivady: Claudine Razaimamonjy, suivie de sa sœur Aimée, épouse du versatile Riana Andriamandavy (à droite). Au fond, en T-shirt rouge, Mamy Be, l'homme à tout faire à leur service, célèbre dans toute la ville de Fianarantsoa
J'en avais déjà parlé dans mon livre: "Hery Rajaonarimampianina: les 100 jours d'un homme de pouvoir", publié en juillet 2014, et qui narre les racines de ce que Madagascar vit actuellement et incontournablement.
Concernant donc cette Claudine Razaimamonjy, elle figure -avec ses "exploits" sur les surfactures à Iavoloha- aux pages 16 et 17. Plus de deux ans plus tard, les faits me donnent raison, sans prétendre être un "Jeannostradamus". Ce président élu sans parti, sans programme de développement bien défini, entouré d'apprentis politiciens qui ne pensent qu'à remplir leurs poches, se trouve, à cause justement de son entourage, à la croisée d'un chemin qui ne le mènera nulle part.
Qui a le plus d'influence sur qui et dans quel but exact?
C'était prévisible lorsqu'un homme devient un parjure, trahit tout le monde, renie sa parole, et continue à bercer son peuple d'illusions grossières et grotesque. En ce mois d'avril 2016, après le limogeage de Me Henry Rabary-Njaka, l'homme des ATR 72-600 et des factures indues, (détails ICI) voilà que c'est cette Claudine Razaimamonjy qui fait la "Une" des journaux, rattrapée par son passé.
Jeannot Ramambazafy - 5 avril 2015
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Razaimamonjy Claudine a-t-elle été arrêtée il y deux semaines? L’information, diffusée sur Facebook, a fait le buzz et a même affolé les milieux politiques de la capitale. Interpellée à l’initiative du Premier ministre, a-t-on dit, la dame a ensuite été relâchée sur intervention de la Présidence de la République. En tout cas, les milieux concernés n’ayant pas voulu confirmer l’épisode, la presse écrite n’a pas relayé la nouvelle, faute d’avoir pu recouper. Présentée souvent comme une milliardaire proche du couple Rajaonarimampianina, Razaimamonjy Claudine est connue comme étant la propriétaire et la gérante de l’hôtel A&C à Ivato. Il ne s’agit-là que d’un paravent, chuchote-t-on, car elle ferait surtout son beurre avec les marchés publics juteux, obtenus au moyen du copinage. Considérée comme un conseiller « occulte » de la Présidence de la République, Razaimamonjy Claudine est très discrète sur le sujet dans la capitale. Mais à Fianarantsoa et dans la Haute Matsiatra dont elle est originaire et où elle rafle les marchés, elle siège à la tribune officielle avec le titre de « représentant de l’Etat », aux côtés du ministre coach du HVM, du chef de région et de la maire. Ayant démarré sa carrière en s’adjugeant de menus marchés de fournitures de bureau pour les écoles publiques de la Haute Matsiatra, elle agit surtout actuellement dans sa région natale, avec des opérations fumeuses de grande envergure.
En tout cas, suite à des investigations dans les milieux concernés, nous pensons détenir le secret de l’«arrestation» de Razaimamonjy Claudine, opérée il y a deux semaines. En décembre dernier en effet, deux agents de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) ont été intrigués par des subventions astronomiques attribuées à des petites communes de la Haute Matsiatra. Par exemple, 396.492.444 ariary ont été remis à la commune rurale d’Ambohimahamasina (district d’Ambalavao), pour réhabiliter le bureau communal. Ayant assuré des contrôles sur place, ces deux fonctionnaires ont acquis la certitude que la somme a « été détournée suite à l’association mafieuse de deux opératrices économiques et d’un membre du gouvernement ». Ayant, par un coup de fil, rapporté l’affaire à leur supérieur de la capitale, ils ont aussitôt reçu l’ordre de rentrer au plus vite. Selon le patron de l’IGE en effet, « le vent souffle très fort en haut lieu ».
Mais forts de la devise « tolérance zéro à l’encontre des détournements » prônée par le Premier ministre, et désireux de redorer le blason de l’IGE, terni par des décennies de laxisme et de permissivité, les deux agents ont poursuivi leur action. C’est ainsi qu’ils ont demandé à la direction de la Gendarmerie nationale de rechercher et d’amener pour enquête Raharimanantsoa Saholiniaina Jacqueline, Randriantsara Linah Sylvie et Razaimamonjy Claudine. Ces dames, selon eux, narguent les agents vérificateurs de l’IGE et ignorent les convocations qui leur sont adressées. Or, il s’avère que ces trois dames ne font qu’une seule et même personne: l’éminence grise du palais d’Ambohitsorohitra. En effet, pour ne pas attirer l’attention par la répétition de son nom dans l’octroi des marchés publics, elle use de plusieurs patronymes… Selon les deux agents de l’IGE, elle aurait aussi sévi dans les régions Sofia et Analanjirofo.
Il y a deux semaines donc, l’initiative des deux fonctionnaires de l’IGE a porté ses fruits et la conseillère occulte a été interpellée et sommée de s’expliquer. Mais ayant demandé secours auprès du couple présidentiel, elle a été rapidement relâchée. On s’étonne que le monsieur, garant de l’indépendance de la justice selon la Constitution, intervienne dans les affaires de la justice pour exiger la relaxe d’une proche. Et surtout qu’il couvre les agissements d’une copine qui fait indûment main basse sur l’argent public. Que le monsieur ne s’étonne pas si de plus en plus, on le considère comme un complice (voire un auteur) des trafics et méfaits qui consternent l’opinion publique.
D.R - La Gazette de la Grande île – 04.05.2016