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Home Accueil A la une New-York, 76è AG de l’ONU. Discours intégral écrit du Président Andry Rajoelina, le 22.09.2021

New-York, 76è AG de l’ONU. Discours intégral écrit du Président Andry Rajoelina, le 22.09.2021

Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations-Unies,

Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les délégués,

Tompokolahy sy Tompokovavy (Mesdames et Messieurs),

Honorable assistance.

Je tiens, avant tout, à exprimer un message de solidarité du peuple Malagasy à toutes les Nations et à toutes les familles qui ont été durement éprouvées par la pandémie de la Covid-19.

Et, en ces temps particulièrement difficiles, nous réitérons notre soutien et nos encouragements au Secrétaire Général, Antonio Guterres, pour le leadership dont il a fait preuve pour mener notre organisation face à cette pandémie.

Pour cette 76e Session de l’Assemblée Générale, toutes les Nations sont réunies, ici au cœur des Nations-Unies, pour réfléchir ensemble aux stratégies adéquates pour faire face aux effets de la Covid-19. Notre objectif est de trouver les voies et moyens pour relancer l’économie de l’après Coronavirus. Et le bien-être de nos populations doit être le pivot de toutes nos réflexions.

Le thème de notre session, « Miser sur l'espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l'Organisation des Nations Unies », nous amène à agir conjointement pour bâtir le monde d’après crise à l’échelle multilatérale.

Durant les deux années passées, le monde entier a traversé une période de bouleversement profond qui a fragilisé nos économies, entrainant des impacts sociaux considérables.

Dans cette guerre, ce ne sont ni des armes, ni une bombe nucléaire qui s’abattent mais un ennemi invisible, un virus qui s’est propagé rapidement de pays en pays, de continent en continent. Beaucoup sont tombés, 4,5 millions personnes ont perdu la vie. C’est une douloureuse réalité, un bilan accablant.

- L’impact sur le marché du travail est terrible. Les chiffres de l’Organisation Internationale du Travail sont éloquents : 255 millions de personnes ont perdu leur travail à cause de la pandémie. Les pays les plus touchés sont ceux dont l’économie est basée majoritairement sur l’informel.

- Ce qui a accentué la paupérisation et la dégradation des conditions de vie des populations.

- Les classes moyennes tendent à disparaitre et trop de familles basculent dans la précarité.

- L’économie mondiale est aujourd’hui dans une grave récession. Les prévisions font état d’une diminution de près de 5% des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l'extrême pauvreté.

- Les inégalités sanitaires dans le monde ont été exacerbées.

Face à cette guerre, nous avons pu constater que nous n’étions pas tous égaux. Et certains pays comme Madagascar ont dû faire preuve d’audace et d’ingéniosité. Nous avons misé sur l’intelligence de nos scientifiques et notre pharmacopée traditionnelle. Nos solutions endogènes furent nos meilleures munitions.

Mesdames et Messieurs,

Vous savez, ce qui laisse pensif, c’est que quand on parle d’un pays en voie de développement comme Madagascar, c’est toujours le côté négatif et misérable qui est véhiculé et mis en avant sur la scène internationale. Quand on parle du continent Africain, on a toujours tendance à noircir la réalité.

Il est temps que la perception change, il faut arrêter de véhiculer ces préjugés et aller au-delà de ces idées reçues.

Les analyses publiées sur la situation Covid-19, prédisaient un cataclysme sanitaire sur le continent africain. Mais finalement l’Afrique et les pays dits « vulnérables », ont contredit toutes les prévisions.

Ces pays, à l’instar de Madagascar, ont réussi à mieux encaisser l’impact de la Covid-19 et à en tirer du positif. A Madagascar, pour nous relever de cette onde de choc, nous avons décidé d’adopter une attitude optimiste. A travers la concrétisation de notre vision de développement.

Aujourd’hui, nous sommes en train d’écrire l’histoire d’une transformation profonde.

La Covid-19 ne nous a pas empêchés de poursuivre les efforts engagés pour rattraper le retard de développement de Madagascar.

* Dans le domaine des infrastructures de santé, notre objectif est d’instaurer une santé pour tous. En construisant des Hôpitaux et des Centres de Santé de Base dans toutes les régions et districts de Madagascar.

* Nous venons de bâtir le plus grand stade de football de l’océan Indien qui vient d’être inauguré. Et nous continuons de construire des infrastructures sportives, notamment des stades, des gymnases et une académie nationale de sport de haut niveau. Nous investissons dans le sport, car le sport fédère et unit le peuple.

* Nous sommes en train de construire une nouvelle ville : Tanamasoandro qui sera la vitrine de l’Océan Indien.

* Nous mettons en place des solutions pour moderniser le réseau de transport en commun de la capitale : le train urbain est en plein de chantier, les travaux du téléphérique débuteront cette année.

* Nous construisons également des milliers de logements sociaux pour la population.

* La distribution de parcelles de terrain « Titre Vert » pour soutenir l’entreprenariat agricole, ainsi que l’industrialisation de Madagascar à travers l’implantation d’usines de sucreries et de cimenteries sont sur les rails. Notre but est de produire localement tout ce dont les Malagasy ont besoin au quotidien.

* Sur le plan social, 2.500.000 personnes soit 500.000 familles ont bénéficié d’un transfert monétaire durant le Coronavirus.

* La Première usine de fabrication d’aliments nutritionnels “NutriSud » pour lutter contre la malnutrition infantile sera inaugurée dans une semaine.

Madagascar est en pleine construction. Nous avons une vision, des « Velirano » ou engagement, un programme et nous avançons. Le pays entre dans une nouvelle ère.

On le constate, on le ressent, une nouvelle génération de leaders, animés d’un sentiment patriotique et d’une vision pragmatique, impulse le changement.

Nous ne sommes pas les amis des sceptiques, mais nous avançons avec détermination avec les partenaires et pays amis qui croient en l’Émergence de Madagascar.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Pendant que le monde luttait contre la pandémie de la Covid-19, la crise climatique a aussi frappé de plein fouet. Les tragédies climatiques se sont enchainées. Les séries d’inondations et tempêtes meurtrières en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et en Asie du Sud Est. Mais également les feux de forêts et de brousse dévastateurs en Amérique latine, sur la Côte Ouest Américaine, en Australie et sur le continent africain. Parmi les drames causés par le dérèglement climatique, il y a également la hausse du niveau des océans ainsi que l’avancée de la désertification.

Madagascar se trouve victime des conséquences du changement climatique. Les vagues de sècheresse dans le Sud se font récurrentes, les sources d’eaux se tarissent et toutes les activités de subsistances deviennent quasi-impossibles. Mes compatriotes du Sud endurent le lourd tribut de la crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé.

Aujourd’hui, pour sauver les Malagasy dans cette partie du pays, nous misons sur les actions stratégiques pour apporter un changement radical et durable. Notamment par la construction d’un grand pipeline pour alimenter en eau toute la région du Sud afin d’irriguer les terres et ainsi permettre aux populations de cultiver et de vivre, enfin !

Ce grand projet de pipeline n’a jamais été réalisé. C’est un défi historique à la hauteur de l’engagement inédit de l’État Malagasy pour solutionner la situation du Sud de la Grande Île. La réalisation de ce projet d’envergure permettra une véritable renaissance dans cette région dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage pour créer de l’emploi et promouvoir la résilience communautaire.

La mise en place des infrastructures de base dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’énergie et de la sécurité est d’ailleurs déjà effective, car il s’agit de droits fondamentaux à l’être humain.

En tant que leader et dirigeant, il est de notre devoir de protéger nos populations.

En matière de lutte climatique, tous ces efforts seront vains, si le laxisme dans l’application des mesures et sanctions pour la lutte contre le changement climatique continue.

Cette crise nous force donc à changer de paradigme. Car si nous n’agissons pas, elle perdurera et s’amplifiera.

Madagascar appelle ainsi chaque État à agir et ce, de façon équitable à la hauteur de ses actions polluantes.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Les pierres angulaires d’une émergence solide sont la Souveraineté et l’Unité nationale.

Parmi les principaux enjeux de Madagascar sur ces sujets, il y a la question des Îles Éparses ou Nosy Malagasy. Une blessure encore douloureuse dans le cœur de mon pays et de mon peuple.

Des engagements pour la décolonisation de Madagascar ont été pris par la France en 1945 à San Francisco. Le retour de l’indépendance n’est acquis qu’en 1960, autrement dit 15 ans après. Une décolonisation pourtant inachevée jusqu’à ce jour, car la problématique des Îles Éparses n’a toujours pas été solutionnée et ce malgré deux résolutions de l’Assemblée générale des Nations-Unies. D’abord en 1979 demandant à la France d’initier sans tarder les négociations avec Madagascar pour la réintégration des Îles qui ont été séparées de Madagascar de façon arbitraire. Puis en 1980, l’Assemblée générale des Nations-Unies a regretté que les négociations recommandées dans la résolution 34/91 n’aient pas été initiées, et demande que cela soit effectif de façon urgente.

Aujourd’hui, 42 ans après les résolutions des Nations-Unies, avec mon homologue français, le Président Emmanuel Macron, nous œuvrons ensemble, à travers la tenue de travaux au sein d’une « Commission Mixte » entre nos deux pays.

J’ai bonne foi en une issue positive, juste et apaisée de ces travaux. Et j’invite notre organisation, les Nations-Unies, à endosser son rôle pour veiller à cela de façon bienveillante et cohérente.

Madagascar n’a ni la puissance ni les armes et encore moins la prétention de vouloir déclarer une guerre. Nous avons juste foi en la légitimité de nos aspirations et en notre droit à décider du destin de notre territoire.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Il est temps que nous matérialisions la Solidarité qui est la fondation de notre organisation. Mettons plus en avant les populations plus faibles et plus vulnérables afin que nos actions soient plus efficaces en leur faveur. Pour leur bien-être et leur épanouissement.

Je plaide aujourd’hui pour eux, je porte leur voix.

Nos échanges et nos réflexions sont précieux et essentiels car nous devons agir ensemble.

Faisons preuves de leadership responsable, privilégions la coopération qui est le moteur de nos organisations et de nos institutions telles que la Banque Mondiale ou le FMI.

Des organismes qui nous soutiennent et nous accompagnent pour surmonter cette période économique difficile, mais aussi dans la réalisation de nos projets et ambitions de croissance, de développement et d’émergence.

Je tiens d’ailleurs à remercier le Fonds Monétaire Internationale qui a répondu à l’appel des pays aux économies plus fragiles afin d’apporter le soutien nécessaire pour atténuer les retombées économiques et financières de la pandémie. Le décaissement des financements a été facilité. Madagascar en a d’ailleurs bénéficié.

Mesdames et Messieurs les Chefs d’États et de Gouvernements,

Renforçons le rôle des Nations-Unies, son autorité, son efficacité et son efficience, en s’appuyant sur les progrès accomplis.

Attachons-nous à ce qui nous unis et nous rassemble plutôt qu’à ce qui nous divise ou nous sépare.

Et c’est maintenant, dans des circonstances pareilles, que nous avons besoin de l’entr’aide, de la cohésion qui est le ciment de notre organisation.

Les Nations-Unies forment un ensemble unique unissant les pays en un monde harmonieux.

Ainsi donc, c’est ici, aujourd’hui, que j’appelle à la Solidarité des hommes, à l’Unité des nations et à l’Espoir commun pour notre monde.

Et que Dieu nous guide et nous accompagne.

MASINA NY TANINDRAZANA (Bénie soit notre Patrie)

Je vous remercie.

Andry Rajoelina

Président de la République de Madagascar


Retranscription à l'écoute :

Jeannot Ramambazafy, envoyé spécial

Mis à jour ( Jeudi, 23 Septembre 2021 16:14 )  
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