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Antananarivo Francophonie 2016. Dans le doute, madagate.org s’abstient

EN FRANCAIS ICI


Coût du sommet de la Franco­phonie
Dans ce communiqué, l’Observatoire de la vie publique (SEFAFI), a opiné sur les retombées du sommet de la Francophonie. Dans cette missive, le SEFAFI affirme que « nous le paierons très cher, ce sommet ». Un coût, non seulement, en matière financière et économique, sur lequel les responsables cultivent l’opacité. L’organisation civile met également dans la balance les consé­quences culturelles, particu­lière­ment la langue malgache.

 

Depuis août 2014, date de la sortie de mon livre «Hery Rajaonarimampianina: les 100 jours d’un homme de pouvoirs» (suivi du récent ouvrage «Madagascar 2014-2016: sous le sceau de Lucifer» - ICI), je n’ai cessé de dénoncer l’incompétence du candidat devenu président de la république, en matière de gestion d’une nation. Ce, à travers des preuves tangibles, irréfutables. Ce qui se passe, en ce mois de novembre 2016, à Madagascar, du point de vue social, économique et politique, découle d’un cursus de politicien inexistant et d’une carence flagrante dans le domaine d’une projection structurée pour et dans le Futur.

 

Hery Rajaonarimampianina n’a jamais été un meneur d’hommes. Il a toujours été au service de sociétés pour lesquelles il comptait les pertes et les profits. C’est tout. S‘il a fait un excellent ministre des Finances et du Budget durant la transition, faut-il faire un dessin? Il ne faisait qu’exécuter les ordres… A présent, que c’est lui le président de la république, élu en plus, le donneur d’ordres, la vitesse de développement est: deux pas en arrière, un pas en avant, au gré des sous quémandés auprès des bailleurs de fonds qui, de décembre 2008 à février 2014 avaient suspendu leurs subsides. Or, par rapport à cette période transitoire, sans apports extérieurs, Madagascar n’a pas été aussi bas qu’aujourd’hui.

 

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La vraie raison est qu'une fois le ministre des Finances de la transition élu président de la réublique, il s’est entouré de personnages et créatures inconnus dans l’Histoire politique malgache mais voraces, rapaces. Faut-il s‘étonner, dès lors, si chaque semaine que Dieu fait, le nom des uns et des autres est impliqué dans de très sombres affaires qui ruinent le pays tout entier? Mais ne sortons pas du cadre de ce dossier consacré à la non couverture de ce XVIème sommet de la Francophonie par madagate.org

 

Lors du sommet du COMESA, l'hôtel A&C de Claudine Razaimamonjy a été très privilégié avec une situation géographique et des prix imbattables

 

En tant que directeur de publication et rédacteur en chef, j’ai pris la décision de ne pas couvrir cet évènement organisé en vase clos et qui n’apportera rien de bon à la population malgache. Prenons l’exemple du sommet du COMESA dont Hery Rajaonarimampianina assurera une présidence plus que symbolique, avec seulement 3% d’exportation vers ses pays membres. Il faut être totalement demeuré pour croire qu’en un an, ce taux grimpera à 30% ou même 10%. C’est ici que l’espoir qui fait vivre les imbéciles prend tout son sens…

 

 

Au final et dans l’immédiat, qu’a rapporté ce sommet du Comesa à majorité de pays membres anglophones? Rien pour le « vahoaka malagasy », mais il a permis au président Rajaonarimampianina de recevoir un chèque de 100.000 euros de la part de la république de Maurice pour l’organisation du sommet de la… Francophonie. Or, cette ancienne colonie anglaise n’a même pas daigné envoyer sa Présidente ou son Premier ministre, alors que l’île Maurice se trouve à moins de deux heures de vol de Madagascar. Presque en face du projet de ZES à Fort-Dauphin… Passons.

 

Le président malgache adore ce genre de photo où on le voit se pavaner au côté des grands de ce monde

 

C’est à Dakar, en novembre 2014 que les chefs d’États francophones ont décidé qu’Antananarivo accueillera le XVIème sommet de la Francophonie. A l’insu de millions de Malgaches qui n’ont pas accès à Internet. En effet, il faut se rappeler que le président Rajaonarimampianina avait quitté son pays en catimini pour rejoindre la capitale sénégalaise et avait fait de même à son retour, avant de faire une annonce qui est totalement passé inaperçue dans les régions malgaches. Ce n'est qu'en décembre 2014 que la présidence de la république a pondu un communiqué pour annoncer la nouvelle (ICI).

 

En réalité, tout s’est joué en mars 2014, lors du 91ème Conseil permanent de la Francophonie qui a marqué la réintégration de Madagascar au sein de l’OIF. D’emblée, le nouveau président malgache avait alors présenté sa candidature pour l’organisation du Sommet de la Francophonie de 2016, à l’insu du peuple malgache. Deux mois après sa prestation de serment. Ce fut alors l’ébahissement complet et l’adhésion totale dans les instances francophones, sinon mondiales. Abdou Diouf était encore Sg de l’OIF. Hélas…

 

Les Malgaches de la Francophonie à Erevan. Au centre, en beige: Atallah Béatrice

C’est à Erevan (Arménie), le 10 octobre 2015, dans le cadre de la 31ème session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, qu’ont été dévoilés le thème, le logo et les dates du XVIème sommet de la Francophonie prévu se tenir à Antananarivo en novembre 2016. Il y avait donc une bonne année au régime Rajaonarimampianina pour bien se préparer.

A ce moment, voici les propos de Béatrice Atallah, ministre malgache des Affaires étrangères : «Au nom de l’histoire qui lie Madagascar et la Francophonie, ce sommet constitue une consécration pour notre pays. Nous souhaitons que cet événement puisse porter le message de la Francophonie afin d’apporter des solutions aux principaux défis du 21e siècle: la lutte contre les inégalités et la défense de l’environnement».

 

Très en verve aussi, à l’époque, Hugues Ratsiferana, président du Conseil national d’orientation (CNO): «L’enracinement démocratique, l’éducation pour tous et le dialogue entre les cultures font partie des réponses les plus efficaces pour instaurer un monde plus apaisé et moins dangereux». Savent-ils, au moins, de quoi ils parlent ou ignorent-ils sciemment ce qui se passe dans leur propre pays, depuis que Hery Rajaonarimampianina est au pouvoir?

 

Le programme officiel XVIème Sommet de la Francophonie

15 novembre 2016: Conseil Permanent de la Francophonie

16 et 17 novembre 2016: Conseil Ministériel de la Francophonie présidé par Attalah Beatrice, ministre des Affaires Etrangères

19 et 20 novembre 2016: Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement présidé par le Président de la République de Madagascar, Rajaonarimampianina Hery.

 

 

Le 6 novembre 2015, jour de ses 57 ans, Hery Rajaonarimampianina dévoile ses batteries :

 

«Nous allons construire des routes; nous projetons de créer ou de développer ou d’améliorer quelques axes routiers allant vers Ivato. Oui, c’est dans le développement de la ville d’Antananarivo, qu’on aurait du faire depuis très longtemps mais qui n’a jamais été fait ! Dans le cadre du développement des infrastructures, par exemple, nous avons, heu, nous avons inauguré, heu, je veux dire, heu, les coups de, heu, la première pelle, je veux dire, heu, pour les travaux de Nosy Be. Mais çà c’est dans le cadre du développement du pays, çà va se faire avec l’aéroport d’Ivato. Nous allons construire un village de la Francophonie. C’est pourquoi certain s’inquiète (Ndrl: le président n’a pas nommé pas explicitement l’ancien président Marc Ravalomanana, mais il s’agit de lui) parce que le village se trouverait (Ndlr: pourquoi le conditionnel?) sur le terrain de l’Etat que certain pense revendiquer. Donc, çà va avancer. Les préparatifs sont en cours, et le plus important, je crois, c’est de rassembler tout le monde. Il faut que tous les Malgaches vibrent d’un seul cœur pour accueillir ce Sommet de l’OIF».

 


 

Mais a aucun moment le président Rajaonarimampianina n’a révélé les vrais coûts de ces merveilles ni la provenance exacte des fonds pas plus que les contre-parties. Car il y en a toujours dans ce genre de tractations.




La pose de la première pierre des travaux d’extension et de rénovation de l’aéroport international d’Ivato a eu lieu le 9 juillet 2015. Splendide en maquette mais ce ne sera jamais prêt à temps pour le sommet

 


Olivia Ratsiferana, sœur d'Hugues, nommée Dg de la Seimad. Malgré le flop du village de la Francophonie initial à Andohatapenaka et son détournement de fonds, elle n'a jamais été inquiétée (VIDÉO DE JANVIER 2016 SUR LE CHANTIER ICI)



Les yeux plus gros que le ventre :

97 logements de type F4, F3, F2

Studios étalés sur 7 étages

Espace commun en rez-de-chaussée pour accueillir une galerie d’expositions et des pavillons

Complexe comportant un centre commercial

Espace vert et de loisir

Hôtel 4 étoiles de 100 chambres

Salle de cinéma

En février 2016, il est annoncé que, suite à la tenue du sommet de la COP22 au Maroc, coïncidant au programme initial, ce XVIème Sommet de la Francophonie aura lieu du 26 au 27 novembre. Petit répit mais tout sera chamboulé à la va-vite démontrant un amateurisme incroyable...

 

 

Narson "Coco" Rafidimanana, Monsieur projets présidentiels, n'en a pas fini d'être désinvolte, malgré le non respect des délais impartis: « il n’y a pas lieu de s’inquiéter, l’essentiel c’est que la route soit prête pour le sommet. On n’a pas fini la route. Il y a encore des fixations qu’on va mettre sur le côté. C’est encore en chantier, ça n’est pas du tout bâclé. C’est dans un mois que ça sera livré ».

 

Le site du fameux village des jeux en juillet 2016 (Reportage photo ici)

 

La route, parlons-en justement. Il aura fallu un seul jour de pluie pour que le vernis du tout nouveau tout beau craque:

 

Résultats de la pluie diluvienne du 15 octobre 2016 et la saison des pluies venait à peine d'être entamée...

Pour Narson Rafidimanana, toujours: « L’essentiel est que ces routes seront, coûte que coûte, ouvertes pour le sommet de la francophonie ». Et après lui le déluge? Mais pour des experts en BTP interviewés par RFI, les remblais et fondations de ces routes ont été faits à la va-vite sur un sol marécageux. Ils s’attendent à voir apparaître des crevasses d’ici quelques mois. L’explication vient peut-être aussi du coût de ces travaux. Environ 3,2 millions d’euros, un chiffre très bas pour ce type d’ouvrage. Trop peut-être pour exiger de la qualité.

Autre point de tension, la promesse d’indemnisation des familles qui ont été expropriées pour ces travaux. « Il y a un déblocage, a poursuivi le ministre Rafidimanana, c’est déjà prêt, environ 13 milliards d’ariary. Mais il faut bien vérifier qui sont ces familles-là. Il y a des contrôles à faire. On ne peut pas leur donner tout de suite l’argent, mais ils seront tous indemnisés ». Cela représente 3,7 millions d’euros prévus en tout selon lui. C’est plus que le coût des deux routes.

Agence Malagasy de Développement économique et de Promotion des entreprises (AMDP) en septembre 2016: devenue une affaire familiale aussi...

Conseil d'Administration
Steve Gentili (Président du FFA -Fonds francophone des affaires), PCA
Hugues Ratsiferana (Président du CNO -Conseil national d'orientation)
André Lenquette
Gaston Ramenason
Florence Brillouin
Elia Ravelomanantsoa
Eric Rakoto-Andriatsilavo
LOVATIANA "LOVA" MICKAËL RAKOTOARIMANANA (fils du président de la république Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana)

LES VRAIES PRIORITES DU SOMMET DE LA FRANCOPHONIE PAR LE SeFaFi

Madagascar, centre du monde hein?

Antsonjombe, 22 octobre 2016. Une vraie tragédie pour le groupe du même nom, face à un public rarissime, à l'image du désintéressement total de la population malgache vis-à-vis de ce sommet de la Francophonie vu comme une insulte face à la pauvreté ambiante, n'en déplaise à Madame la Sg de l'OIF CLIQUEZ ICI


Infrastructures debout, certes,  mais on verra après le passage des cyclones


Michaëlle Jean en visite à Andohatapenaka: « Bravo aux Malagasy!». Mais de qui diable parle-t-elle?

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Ntsoa Randriamifidimanana, Maire du village de la Francophonie composé de 208 stands. Entrée payante à 2000 ariary... Et le loyer d'un stand est de 1 million ariary. Pas mal. Mahay mitady vola ry zalahy an!

Quoi qu'il en soit, alea jacta est: l’ouverture officielle du Village de la Francophonie aura lieu le 21 novembre 2016. Ntsoa Randriamifidimanana en sera le Maire. Déclaration: « A travers ce Sommet des Chefs d’État, l’Organisation Internationale de la Francophonie et les pays membres ont témoigné de leur confiance et leur soutien à Madagascar. Il nous revient à nous, Malagasy, de participer, sans complexes, avec fierté aux défis du monde moderne. Nous seuls, sommes maîtres de notre destin ». CQFD (Ce qu'il faut démontrer).

Nous n'avons pas besoin de Francophonie à Madagascar

Et c'est pourquoi, étant citoyen faisant partie de cette population, j'ai décidé que madagate.org ne couvrira pas ce XVIè sommet de la Francophonie. Le silence, parfois, est plus efficace que des cris de désespoir. En un mot comme en cent: je suis fier d'être Malgache mais j'ai honte d'avoir un président comme Hery Rajaonarimampianina. Rendez-vous à l'après-Sommet, après les photos-souvenirs, les contrats signés et les cyclones en tous genres... Et qui vivra verra.


Randriamanjarisoa Robert, préfet de police de la ville d'Antananarivo, l'a précisé dans un quotidien en malgache, en date de ce 12 novembre 2016: interdiction de circulation aux motos, scooters, charrettes, pousse-pousse durant le sommet de la Francophonie. Et après?...


Ce que les vazaha ne verront donc pas ICI


Aberration des aberrations! La vie va réellement s'arrêter en Malgachophonie. De quoi a peur ce régime au bout du rouleau?

Jeannot RAMAMBAZAFY - 9 Novembre 2016


LES BÉNÉFICIAIRES DIRECTS DE CE SOMMET D'ANTANANARIVO 2016

* en rouge: établissements appartenant à Claudine Razaimamonjy

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Chronique de N. Razafilahy: Les zones d’ombre de la Francophonie

En marge des enjeux et des impacts socioéconomiques, culturels et politiques de l’existence même, les observateurs comme Sefafi relèvent avec pertinence que « la dimension géopolitique majeure de la francophonie, la langue française ne pouvant être réduite à son aspect purement linguistique et ne pouvant être culturellement ou politiquement neutre, notamment en Afrique et à Madagascar. La francophonie regroupe 274 millions de personnes parlant le français, réparties sur les cinq continents, un nombre assez modeste sur le plan international. »

Au-délà de toutes considérations qui, pour Madagascar doivent tendre clairement vers la question qu’on devrait peut-être se poser qui est de savoir comment « l’accueil du sommet de la Francophonie explique, clarifie et énonce ce que nous voulons. Quelle langue utiliser au quotidien, à l’école et au bureau ? Quelle politique linguistique appliquer? » Sans minimiser «la santé de notre langue maternelle ». Il n’y a pas lieu surtout aussi de frustrer les bonnes volontés locales qui, avec sincérité, et civisme avaient contribué matériellement et financièrement à la construction des travaux et autres infrastructures sur le site du Village de la Francophonie. Si le 3 novembre dernier lors de la visite des chantiers Mme Michaëlle Jean «en constatant de visu l’avancement des travaux de finition » a déclaré «être impressionné par tout ce qui a été construit », elle n’a pas caché que «le pari d’offrir des kiosques est gagné ». La Secrétaire Générale de l'OIF a le droit légitime de se sentir satisfaite des travaux finis, mais au moins qu’elle ne perde pas de vue, un volet très important de la réussite prévisible et souhaitée les contours de la gestion financière des préparatifs de ce XVIème Sommet de la Francophonie. La méfiance affichée par une majeure partie de l’opinion quant à la prestation étatique nationale vient du fait qu’ «occupées à prétendre que tout va bien, les autorités installent le décorum qui jettera la poudre aux yeux des chefs d’État invités. Mais elles gardent un silence épais sur le budget officiel alloué à cette manifestation et sur les contrats PPP conclus dans le cadre des Projets présidentiels (1), en dépit des multiples demandes émanant de la société civile. Une chose est sûre pourtant, nous le paierons très cher, ce sommet, et pas seulement en termes de coût matériel, financier ou économique.»

Et les observateurs souvent taxés de tous les qualificatifs de citer « à titre d’exemple, les conditions du contrat avec la China Harbour Engeneering Company, pour la construction de nouvelles bretelles autoroutières, ne sont pas connues. » Il n’y a pas que çà, la plupart des entreprises qui ont mis la main à la pâte et payé de leur trésorerie les coûts des prestations et des travaux se trouvent actuellement acculées dans des situations pas du tout confortables. Parce que les factures impayées s’amoncellent et gênent considérablement les activités de leur profession. Malgré les multiples réclamations adressées à qui de droit, les démarches restent et demeurent sans suite. C’est comme si quelque part, on est en train d’égorger malicieusement ces prestataires. Dans une déclaration rapportée par un communiqué officiel de la Présidence de la République « Me. Michaëlle Jean a laissé entendre qu'il y a déjà des demandes pour les locaux d'Andohatapenaka, pour l'organisation de tels événements, et d’ajouter que dans ce sens, les investissements sur ces lieux seront rapidement rentabilisés. Il s'agit vraiment ainsi d'une valeur ajoutée pour Madagascar.» Ce disant, réalise-t-elle ou a-t-elle conscience au moins que des chefs d’entreprises se morfondent à la pensée de devoir subir les affres de ces paiements différés sans aucune promesse de régularisation acceptable ? A propos de la China Harbour Engeneering Company, de telles préoccupations ne se posent même pas. Elle n’a aucun souci à se faire sur le plan financier pour les travaux effectués, les médias locaux n’arrêtent pas de faire des découvertes et des révélations sur les multiples sources de revenus officielles ou illicites sur tout le territoire national. Elle a des tentacules et des filiales qui envahissent les secteurs porteurs comme les mines d’or, de chrome et d’autres métaux rares qu’on révèle rarement au public.

Devant une invasion douteuse de cette envergure, tôt ou tard, au nom des intérêts supérieurs de Madagascar, n’importe quel citoyen de ce pays ne peut que souhaiter que, qu’un rapport sans fard dévoile au public les aspects franchement négatifs des mesures et démarches officielles douteuses qui avaient entouré les travaux de préparation de ce sommet. C’est trop facile de décréter que «ceux qui s'opposent ou empêchent la tenue de ce Sommet pourraient être irrémédiablement qualifiés de non patriotes.» Pour pouvoir évoquer «les aspects positifs du Sommet dont l’accueil constitue une grande chance pour Madagascar », il ne suffit pas de diaboliser les bonnes âmes qui se méfient d’une équipe de profiteurs en col blanc. Surtout que le rôle du président de la République n’est pas de lancer des fatwas sur des administrés qui ne font que leur devoir de citoyen confrontés à des situations pour le moins, relevant purement des délits d’initiés aggravés par des actes de filouteries accomplis dans le cadre des prérogatives étatiques. Vivement l’après-sommet ! « A la fin saura-t-on qui a mangé le lard ? », tout le monde a besoin de savoir…

LA GAZETTE DE LA GRANDE ILE

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DUO DE CHAR...ME

14.11.2016 | 8:30

Une semaine fatidique avant la tenue du sommet de la francophonie. On peut s’attendre à tout à en juger par ce qui s’est passé ces dernières semaines où ce sont plutôt les maladresses et l’incompétence du pouvoir qui se trouvent à l’origine des problèmes que l’agilité et la capacité de ses détracteurs. Il prône l’apaisement pour que le sommet se déroule dans la sérénité et la dignité pour l’intérêt supérieur de la Nation tout en faisant tout pour que l’atmosphère socio-politique se détériore au fur et à mesure que l’échéance approche. Les provocations se multiplient un peu partout comme si on voulait mettre de l’huile sur le feu.
À Antananarivo, après l’ignoble coup de force de l’État-major général des forces armées à l’Hôtel de ville, le préfet de police a sorti un arrêté interdisant la circulation, de jour comme de nuit des charrettes et pousse-pousse. Une décision qui aurait dû être prise depuis cent ans mais il a fallu attendre la tenue du sommet de la francophonie pour qu’on ose imposer une évidence rendue impossible par la Transition dont la seule directive était l’anarchie. Reste à voir si la préfecture de police réussira là où la mairie d’Antananarivo, faute justement de soutien du pouvoir central, a jusqu’ici échoué.
Mais comme l’État a décidé de cacher toutes les misères de la ville aux illustres visiteurs, il mettra certainement tous les moyens pour appliquer cette mesure, quitte à réquisitionner, de nouveau, l’État-major général des forces armées pour mater les charretiers et tireurs de pousse-pousse qui ne se laisseront pas faire facilement. À maintes reprises, la mairie de Tana s’est heurtée à une farouche résistance de ces rebuts de la société, créatures de la pauvreté, merveilles de la Transition pour finalement abandonner la partie. Toute tentative de réorganisation a échoué, face à la détermination de cette armée de gros bras dont le nombre est plus ou moins égal à celui des marchands de rue.
Les rues refaites comme par enchantement au nez et à la barbe de la mairie, les jardins longeant la RN7 relookés à la va-vite, les carrefours nettoyés et décorés en un temps record, doivent être débarrassés de ces lugubres bibelots qui risquent de gêner la vue des étrangers. En attendant des «projets structurants» pour améliorer leur sort et leurs conditions de vie, l’Etat se trouve obligé de passer par du tape-à-l’œil.
Pour le moment les automobilistes poussent un ouf de soulagement mais se demandent si la mesure ira au-delà du sommet de la franco­phonie. Rien n’est moins sûr, à en juger la tension manifeste entre l’État et la CUA. Une discordance qui aura donc persisté depuis la première république. Après le sommet, la patate chaude sera sûrement refilée à la CUA.
La décision de la préfecture de police risque ainsi de créer plus de problème qu’elle n’en résout dans un contexte particulièrement tendu où toutes les décisions de l’État sont sujettes à caution et ne sont pas du genre à rasséréner la population. Quand il impose de nouveaux impôts alors que les députés demandent une exonération, l’indignation se transforme très vite en désobéissance, voire une révolte. Pour le moment, le danger est en suspens puisque l’Assemblée nationale sera aussi en vacances pendant le sommet et ne votera la loi de finances qu’en décembre, pour éviter le clash.
Une prudence cauteleuse pour que les réalités n’éclaboussent pas davantage un sommet controversé qui se tiendra à coup de saupoudrage, de maquillage, de mascarade. Quand on vit avec 26 heures sur 24 de délestage par jour, deux heures d’approvisionnement d’eau par jour, une insécurité permanente au quotidien, une malnutrition critique, une inflation mille fois plus importante que le pouvoir d’achat, il faut un sacré expert en chirurgie esthétique pour réussir un relooking et métamorphoser Rajaonarimampianina en Rakotoarimanana.
Dans tous les cas, quoi que l’État fasse, ce sommet passera inévitablement inaperçu pour la majorité de la population. A l’image de la visite du secrétaire général des Nations-unies, Ban ki Moon, du récent sommet du Comesa, elle n’en espère pas grand chose. Son seul intérêt est peut-être de retrouver les deux présidents les plus impopulaires du monde côte-à-côte. Un duo de char…me. Le reste , ce sera des grands mots et des beaux discours qui resteront lettre morte à l’image de la ville que l’État a voulu rendre inanimée durant le sommet.

Par Sylvain Ranjalahy - L'Express de Madagascar

Mis à jour ( Jeudi, 24 Novembre 2016 04:47 )  
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