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Mialy Rajoelina. Femme d'action et d'exception et son combat de la vie

Mialy Rajoelina au milieu d'une forêt d'enfants spontanément heureux malgré les vicissitudes de leur vie au quotidien... Ils ont l'espoir en eux

En deux jours, dont l'un très pluvieux, la Première Dame de Madagascar, Mialy Rajoelina, au nom de l'Association Fitia, a pu aller au-devant de milliers d'écoliers répartis dans 10 Écoles primaires publiques (EPP) de la Capitale Antananarivo et ses environs. Respectivement, dans les quartiers d'Ampandrana-Est, Ambohipo, Ampefiloha Ambodirano, Antohomadinika 3G Hangar et Manjakaray le mardi 26 novembre 2019 et à Madera Namontana, Ambodin'Isotry, Andohatapenaka I et II, Anosivavaka Ambohimanarina et Antsampandrano Ambohimahamasina (Antananarivo Avaradrano), le jeudi 28 Novembre 2019.

Ces écoles sont toutes situées dans des lieux plus populeux que populaires où la majorité des parents -qui exercent des métiers informels pour la plupart- font face à de grandes difficultés quotidiennes pour joindre les deux bouts : insalubrité environnante; pas d'eau courante; infrastructures d'hygiène (W.C. et douches) inexistantes ou laissant à désirer; manque de loisirs et de centres d'intérêt sains. Du coup, ces parents -dont la majorité ne sont pas allés eux-mêmes bien loin dans le domaine de l'éducation et de l'instruction- se demandent toujours si çà vaut la peine d'envoyer leurs enfants à l'école, vu aussi ce que cela leur coûte en frais d'inscription et fournitures scolaires. Car jusqu'à présent, la gratuité dans les établissements scolaires publiques est un mot vain, à cause de cette histoire de maîtres FRAM qui date et qui apporte plus de problèmes que de solutions. Qu'est-ce?

Mialy Rajoelina et les enseignants de l'EPP Ambohipo

Face à la création massive d’écoles primaires par les communautés depuis 1975, le ministère de l’Education nationale n'est plus parvenue à répondre aux besoins en enseignants des écoles publiques. Devant cette situation, à travers leur association FRAM (“Fikambanan'ny Ray Aman-drenin'ny Mpianatra”), les parents d’élèves se sont sentis obligés de recruter des enseignants sans formation initiale pour prendre en charge l’enseignement de leurs enfants. D’où la création d’une nouvelle catégorie d’enseignants: les maîtres FRAM qui sont recrutés localement par les associations de parents d’élèves FRAM et payés par elles. En cette année 2019, il sont 75.000 à enseigner dans des conditions de travail vraiment précaires pour un salaire bimensuel de 220.000 ariary. Ceci expliquant certainement cela, le niveau de l’éducation nationale à Madagascar est loin d'avoir évolué. Par ailleurs, personnellement, je me perds en conjectures pour savoir dans quelle catégorie classer ces maîtres FRAM: Fonctionnaires de la communauté? Contractuels de l’Etat ou de la communauté ? Employés communaux ou régionaux ?

Et dans ce système aussi tordu que tortueux, l'essentiel est littéralement escamoté. Il s'agit de la logistique et du matériel en général, en commençant par les bâtiments, les manuels scolaires et pédagogiques et le suivi sanitaire et nutritif. Aucune leçon aussi facile qu'elle soit ne pourra être retenue par un écolier au ventre vide, à la mémoire peu entretenue et à la santé fragilisée par un environnement de plus en plus pollué. Or, ces enfants ont des rêves pleins la tête. Ils veulent devenir médecins, enseignants, religieux, soldats... Mais de cela ils n'en parlent pas à leurs parents, devenus démissionnaires par ignorance du minimum vital. En fait, la majorité des parents malagasy, trop souvent de plus en plus jeunes, élèvent leurs enfants mais ne les éduquent pas (“Mitaiza fa tsy manabe”). Nuance. En grandissant, livrés à eux-mêmes, leur avenir ne sera guère brillant... Et c'est dans ce mal-vivre que Mialy Rajoelina née Razakandisa se bat depuis une décennie. Il ne s'agit pas pour elle de faire dans l'humanitaire de salon mais de s'impliquer à fond dans un schéma d'avenir meilleur basé sur une démarche implacablement logique reposant sur l'empathie, la sympathie et psychologie. Beaucoup de Premières dames (et même secondes ou troisièmes) de par le monde se contentent de faire ce que j'appelle “humanitaire à la chaine”. C'est-à-dire distribuer des kits scolaires sans se soucier de l'avenir des bénéficiaires éphémères.


Empathie, douceur, altruisme, pragmatisme et efficacité. Telle est la “méthode Mialy R. Rajoelina”, une mère qui a gardé son âme d'enfant

Mialy Rajoelina, elle, applique le concept du philosophe chinois Lao-Tseu: “Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours”. Ainsi, dans les 10 EPP visitées, elle a octroyé des dictionnaires, comme ceux déjà distribués par le président de la République Andry Rajoelina ailleurs; des tabliers et des cartables. Dans cette “pêche au Savoir”, cela peut constituer les appâts. Mais concernant la canne à pêche à proprement parlé, la Première Dame a mis en place un système de cours de français gratuits pour tous les élèves en classe d'examen. Il s'agit d'apprendre le BA-BA du Français en tant que langue de communication. Ainsi, des enseignants qualifiés seront mis à disposition des élèves tous les samedis. C'est tout ?

Non, évidemment. Cette mère de trois enfants a apporté des tablettes de Ferrozinc-C. Il s'agit d'un complément alimentaire qui, comme son nom l'indique, est riche en fer, en zinc et en vitamine C. Ferrozinc-C apporte des éléments nutritifs nécessaires à la croissance des enfants. Les responsables au niveau des EPP ont souligné l'importance de cette distribution de Ferrozinc-C, étant donné que certains élèves n'ont pas le moyen de manger des aliments riches en éléments nutritionnels et que ventre affamé n'a point d'oreilles.


Donnant l'exemple pour promouvoir le “Made in Madagascar”, la Première Dame malagasy se déplace en véhicule de marque Karenjy

Pour la petite histoire, le père de Mialy Rajoelina est originaire d'Antsampandrano, situé dans la Commune rurale d'Ankadikely Ilafy, et son grand-père y a été Pasteur à l'église protestante réformée de cette localité. C'est aussi là-bas que repose sa mère qui lui a appris cet amour pour les autres à travers des actions humanitaires. Un petit détour aux sources donc, tout en apportant de l'espérance à ces écoliers de nos jours, qui deviendront des adultes responsables demain.

Changer les habitudes alimentaires en détaillant aux enfants, de façon très ludique, l’utilité des compléments alimentaires et leur voie d’administration, telle est la “méthode Mialy R. Rajoelina”: empathie, douceur, altruisme, pragmatisme et efficacité. Selon l’Office National de la Nutrition de Madagascar (ONN), la malnutrition affecte 42% des enfants en bas âge. En intervenant dès le plus jeune âge, l’Association Fitia entend soutenir la bonne croissance des adultes malagasy de demain ! Gageons que cette démarche exceptionnelle sera également effectuée dans d'autres régions de la Grande île de l'océan Indien.

Le vendredi 29 novembre 2019, Mialy Rajoelina s'est rendue à Ambohimiandra, y inaugurer le premier point de vaccination du CHU Mère-Enfant .


LE DISCOURS EN MALAGASY DE MIALY RAJOELINA ICI

Une séance de vaccinations contre la poliomyélite a été effectuée. Pour rendre hommage à cette femme d'action, je lui dédie -et vous offre, amis lecteurs-, le poème suivant que j'ai lu quelque part...

La Vie
La vie est une chance, saisis-la
La vie est un bonheur, mérite-le
La vie est la vie, défends-la,
La vie est une richesse, conserve-la
La vie est un combat, accepte-le

La vie est une beauté, admire-la
La vie est un défi, fais-lui face
La vie est une béatitude, savoure-la
La vie est tristesse, surmonte-la
La vie est un mystère, perce-le
La vie est un devoir, accomplis-le
La vie est une tragédie, prends-la à bras le corps


Mialy Rajoelina, le 25 novembre 2019 Ă  Mahamasina

Mais peu de temps avant ce marathon dans cette dizaine d'EPP, Mialy Rajoelina Razakandisa, en tant que Première Dame de l'Etat et Ambassadeur du FNUAP dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) a fait d'une pierre deux coup le 25 novembre 2019, dans le cadre de l'Orange Day ou Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.


Mialy Rajoelina et Serge-Constant Bounda, représentant permanent du FNUAP à Madagascar devant la plaque du Centre spécialisé VBG

En effet, après un speech très percutant adressé à la Femme, “Avenir de l'Homme”, le Centre spécialisé VBG sis à Mahamasina a été inauguré. Ce discours mérite d'être immortalisé ici sur madagate. Le voici :

« Excellences,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

J’estime que : « Consacrer une journée entière dans l’année pour cette lutte est un geste symbolique et fort de sens, mais c’est tous les jours, sans relâche au quotidien que nous devrions œuvrer pour éradiquer ce fléau qu’est la violence à l’égard des femmes. ».

J'aimerai vraiment, en ce jour, apporter une touche de chaleur et de poésie pour mettre un peu de baume au cœur de toutes ces femmes qui souffrent.

Pour encourager et faire entrevoir un horizon d'espoir à chacune, je veux rendre un vibrant hommage, en lui disant des paroles de réconfort.

A toi femme courageuse qui lutte pour que chaque jour ton sourire soit ton plus bel Ă©tendard,

Pour toi, voici aujourd'hui mon admiration car tu es capable de voir la lumière au-delà de l'ombre apportée par les nuages,

Pour toi, voici aujourd'hui mes mots pour que tu te souviennes que tu es source d'amour, source de courage, source de grandeur.

A toi la femme courageuse, qui, malgré tout ce qui t'arrive, décide d'aller de l'avant, qui malgré les peurs, les incertitudes et parfois même la souffrance, reste déterminée à vivre, reste accrochée à cette envie de rester en vie.

A toi la femme courageuse, dont tous ignorent les blessures, dont personne ne connaît les craintes engendrées par les coups que tu as subis,

Certes, personne ne sait Ă  quel point cela te fait mal, personne ne sait ce que tu penses, et encore moins ce que tu ressens.

Mais n'oublie pas qui tu es et jusqu'oĂą tu peux arriver.

N'oublie jamais, n’oublie jamais cette force que tu as en toi ni toute l'étendue de tes possibilités. Tu portes tellement plus en toi. Bien plus que ce que l'ont peut te faire croire.

Surtout ne te dis jamais que ce qui t'arrive est de ta faute, tu mérites de vivre !

Alors, prends ton courage Ă  deux mains.

Tu n'es pas seule, tu peux t'en sortir, et tu vas t'en sortir.

Garde toujours présent à l'esprit cette maxime : "l'avenir de l'Homme est la Femme".

Je vous remercie de votre aimable attention »./.

Un autre combat de la vie et pour la vie de la part de cette femme d'exception qui, rappelons-le ici, a été élue première femme présidente de l'Alliance panafricaine des réchauds à éthanol et du combustible ou PAESFA («Pan African Ethanol Stoves and Fuel Alliance»), le 06 février 2018 à Accra, au Ghana, pour un mandat de trois ans. Voici son premier speech prononcé en français :

Mialy Rajoelina à Accra, au Ghana le 06 février 2018

«La pollution intérieure des ménages, affecte la santé de nos familles ; l’avenir de notre génération; la déforestation massive, à raison de 4 millions d’hectares par an, l’économie et le revenu des ménages. J’espère qu’à travers ce programme, nous allons pouvoir enfin atténuer la souffrance de millions de familles au niveau du continent africain. En substituant les réchauds traditionnels utilisant le charbon et le bois de feu par des sources alternatives comme l’éthanol combustible.

Je lance donc un appel solennel à tous les représentants des pays ici présents, et aux autres qui nous entendent, de nous rejoindre dans le cadre de cette Pan African Stoves and Fuel Alliance qui a pour ambition de favoriser l’entrepreneuriat féminin, les jeunes et l’insertion des groupes minoritaires dans une approche inclusive. Unissons nos efforts et nos moyens au profit de la protection sociale, la préservation de l’environnement pour le développement durable de notre Afrique. Osons exprimer que nous avons une seule vision et parlons d’une seule voix pour l’avenir de notre Afrique.

Je vous remercie de votre attention»./.

Voilà. Des détracteurs, il y en aura toujours, tant que la Terre tournera. Mais pour ces maboules, c'est dans leur tête que çà ne tourne pas rond. Il faut donc plutôt les plaindre et leur répondre par des actions concrètes et positives pour le bien d'autrui. Ne vous en faites pas, ils se reconnaîtront mais vivront et mourront comme des passants qui n'ont fait que passer avant de trépasser, laissant à la postérité un héritage rempli de vide et de bides.

Dossier de Jeannot Ramambazafy également publié dans "La Gazette de la Grande île" du 1er Décembre 2019 - ICI-

Mis Ă  jour ( Samedi, 07 DĂ©cembre 2019 09:36 )  
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