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New York, Onu: pourquoi un Sommet sur les changements climatiques ?

En prélude: Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Onu, suivi de Ndlamini-Zuma Nkosazana, Présidente de la Commission de l'Union africaine et Jim Yong Kim, Président de la Banque mondiale

Grande salle rénovée de l’Assemblée générale


Le Secrétaire général de l’Onu était entouré, à gauche, de Sam Kahamba Kutesa, Président de la 69ème Assemblée générale et, à droite, de Robert Orr, Secrétaire général assistant chargé de la politique de coordination et de la planification stratégique au sein du Bureau exécutif du Secrétariat général (Assistant Secretary-General for Policy Coordination and Strategic Planning in the Executive Office of the Secretary-General)

New York, 23 septembre 2014 – A l'ouverture du Sommet sur le climat au siège des Nations Unies, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mardi les dirigeants mondiaux à se mobiliser et à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques.

« Les changements climatiques menacent la paix et la prospérité pour des milliards de personnes. Aujourd'hui, nous devons engager le monde sur une nouvelle voie », a déclaré M. Ban dans son discours. « Nous ne sommes pas ici pour parler. Nous sommes ici pour écrire l'histoire ».


Le Secrétaire général a rappelé qu'il avait participé dimanche à la Marche pour le climat à New York aux côtés de dizaines de milliers d'autres personnes pour appeler à la mobilisation.


« J'ai été submergé par l'énergie des dizaines de milliers de personnes. Dans les villes à travers le monde, des centaines de milliers de personnes ont appelé à l'action. Elles ont exigé que les dirigeants dirigent. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui », a-t-il dit.

Ban Ki-moon a invité à ce sommet les chefs d'Etat et de gouvernements, des représentants du monde de la finance, des entreprises et de la société civile afin de donner un nouvel élan à la lutte contre les changements climatiques.

« Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque. Ils définissent notre présent. Notre réponse va définir notre avenir. Pour faire face à ce défi, nous avons besoin que tout le monde se mobilise », a ajouté le Secrétaire général. « Nous avons besoin d'une vision claire. Le coût humain, environnemental et financier des changements climatiques est en train de devenir insupportable ».


Kathy Jetnil-Kijiner, et sa petite famille, a représenté la société civile de son pays, les îles Marshall, lors de cette cérémonie d’ouverture du sommet sur les changements climatiques


Le Secrétaire général a demandé aux dirigeants présents de prendre la tête de la lutte contre les changements climatiques et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Je demande à tous les gouvernements de s'engager à atteindre un accord universel sur le climat à Paris en 2015, et à contribuer à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius », a-t-il dit.

Il a aussi appelé à mobiliser les investisseurs publics et privés et à investir dans des sociétés capables de résister aux changements climatiques et de protéger tout le monde, en particulier les plus vulnérables.



John Ashe (à gauche), Président de la 68ème session de l’Assemblée générale, félicite Sam Kutesa, élu Président de la 69ème session, le 16 septembre 2014

Le Président de la 69ème Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa, a également appelé mardi les dirigeants mondiaux à se mobiliser.

«Les changements climatiques représentent un défi urgent et une menace potentiellement irréversible affectant les moyens de subsistance. Ils limitent les options en matière de développement et les efforts pour éradiquer la pauvreté et réaliser un développement durable», a-t-il dit.

« Les mois à venir seront décisifs pour les négociations sur les changements climatiques », a-t-il ajouté.

 

En attendant les résolutions drastiques et efficace qui seront prises au niveau planétaire, ci-après un dossier concernant les causes et les conséquences graves des impacts des changements climatiques pour l’Humanité toute entière. Avec quelques actions à faire dès maintenant ! Le temps n‘est plus aux mots mais à l’action. ACTION NOT WORDS !


Les données scientifiques

Les données de base — Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), principal organisme international chargé de l'évaluation des changements climatiques, le réchauffement du système climatique mondial est indiscutable. Cette évidence est tirée de l'observation d'une hausse des températures moyennes de l'air et des océans à travers le monde, de la fonte généralisée des neiges et des glaces et d'une élévation du niveau moyen des mers. Les experts scientifiques du climat ont déterminé que les hausses de température devaient être limitées à 2°C, afin d'éviter qu'elles ne causent des dommages irréparables à la planète. Pour y parvenir, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent culminer vers 2015 et diminuer ensuite, pour atteindre une réduction de 50% vers 2050.

Les conséquences — Les conséquences des changements climatiques, parmi lesquelles les inondations, les sécheresses et l'accroissement de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques graves, se font sentir partout sur la planète. L'on s'attend à ce que ces chocs s'intensifient au cours du XXIème siècle. Les changements climatiques affectent tous les aspects de l'existence humaine, y compris les réserves en eau pure et leur gestion, les écosystèmes, la nourriture, les produits à fibre et forestiers, les industries, les établissements humains, les sociétés et la santé. Les conséquences régionales des changements climatiques varient selon la géographie.

Les causes des changements climatiques — Des modifications dans la concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre (GES) et des aérosols, dans le pourcentage des terres émergées qui sont recouvertes (notamment du fait de l'urbanisation) et dans les radiations solaires, altèrent l'équilibre énergétique du système climatique et sont des facteurs de changement climatique. Les émissions mondiales de GES dues aux activités humaines se sont accrues depuis l'époque pré-industrielle et cette augmentation a été de 70% entre 1970 et 2004. La plus forte hausse de ces émissions entre 1970 et 2004 a été due aux activités de production d'énergie, de transport et à l'industrie, tandis que les secteurs de la construction d'immeubles résidentiels et commerciaux, des forêts (y compris la déforestation) et de l'agriculture ont connu eux aussi une augmentation de leurs émissions, mais à un rythme moindre.


Les conséquences pour l'avenir

Des températures plus hautes, des risques accrus — Dans toutes les régions du monde, plus le réchauffement s'accélère, plus il risque de causer des dommages. Le climat ne réagit pas immédiatement aux émissions, qui peuvent s'accumuler pendant des années, voire des décennies dans l'atmosphère. Et à cause de l'effet retardateur des océans –  qui absorbent puis libèrent la chaleur plus lentement que l'atmosphère – les températures de surface ne réagissent pas immédiatement aux émissions de gaz à effet de serre. Par conséquent, les changements climatiques continueront pendant des centaines d'années après la stabilisation des concentrations atmosphériques.

Changements néfastes dans le cycle hydrologique — La hausse des températures est déjà en train de provoquer une accélération du cycle hydrologique. Si l'atmosphère se réchauffe, elle retient l'humidité, devient moins stable et entraîne une plus grande pluviométrie, en particulier sous forme de fortes précipitations. Le réchauffement accélère aussi l'évaporation. Ces changements dans le cycle de l'eau aura pour effet net une diminution de la quantité et de la qualité de l'alimentation en eau douce dans toutes les grandes régions. En même temps, la direction des vents et la trajectoire des tempêtes risquent, elles aussi, de changer.  L'intensité (mais non la fréquence) des cyclones tropicaux devraient augmenter, avec des pointes de vent et des précipitations plus importantes.

Une biodiversité menacée — La faune et la flore – déjà menacées dans leur diversité par la destruction des habitats et autres stress anthropiques – vont devoir relever d'autres défis dus aux changements climatiques. Beaucoup d'écosystèmes réagissent déjà aux réchauffements climatique en avançant vers les pôles ou sur les flancs des montagnes. Certaines espèces ne survivront pas à la transition et 20 à 30 % d'entre elles courent un risque accru d'extinction. Les écosystèmes les plus vulnérables comprennent les récifs coralliens, les forêts boréales (sub-arctiques), les habitats de montagne et ceux qui dépendent du climat méditerranéen.

Montée du niveau de la mer — L'estimation la plus fiable de l'élévation du niveau de la mer d'ici la fin du XXIème siècle, suite à l'augmentation du volume des océans et à la fonte des glaciers, est de 28 à 58 cm par rapport aux niveaux de 1989-1999. Les inondations et l'érosion côtières s'en trouveront aggravées.

On ne peut exclure une augmentation du niveau de la mer de plus d'un mètre d'ici 2100 si les calottes glaciaires continuent de fondre sous l'effet du réchauffement climatique. Les dernières données indiquent que les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique s'amenuisent lentement et contribuent à la montée des eaux. Il y a environ 125 000 ans, les régions polaires ont connu une température nettement plus chaude qu'aujourd'hui pendant une période prolongée, et la fonte des glaces polaires a entraîné une élévation du niveau de la mer de 4 à 6 mètres. La montée des eaux a une inertie considérable, et elle se poursuivra pendant des siècles.

Augmentation des risques sanitaires — Les changements climatiques vont modifier de plus en plus fréquemment la distribution des moustiques responsables du paludisme et d'autres vecteurs de maladies infectieuses, bouleverser la distribution saisonnière de certains pollens allergènes et accroître le risque de vagues de chaleur. D'autre part, il devrait y avoir moins de décès dus au froid.

Changements de l'écosystème des océans — La température des océans augmentera, elle aussi, ce qui affectera la vie marine. Ainsi, au cours des quarante dernières années, le planton de l'Atlantique nord a migré de dix degrés de latitude en direction du pôle. De même, l'acidification des océans suite à l'absorption de monoxyde de carbone impacte sur la capacité des coraux, escargots de mer et autres espèces de sécréter leur coquille ou leur exosquelette.

Les plus vulnérables sont les plus touchés — Ce sont  les communautés les plus pauvres qui seront  le plus exposées aux impacts des changements climatiques, car elles disposent de moins de ressources pour investir dans la prévention et l'atténuation de leurs effets. Certaines des populations les plus à risque sont les paysans pratiquant l'agriculture de subsistance, les populations autochtones et celles qui vivent le long des côtes.


Que faire ? — Les deux principales réponses aux changements climatiques sont l'atténuation de ces changements - diminuer les émissions de gaz à effet de serre - et l'adaptation à ces changements - reconnaître leur réalité et mettre en place des systèmes afin de renforcer nos capacités de résistance.

Acta non verba !

Les changements climatiques nous concernent tous. Vous trouverez ci-dessous des conseils pour faire bouger individuellement les choses.

Réduisez votre empreinte carbone à la maison — Pensez à réduire, recycler et réutiliser!

  • Achetez des produits avec un minimum d'emballage.
  • Recyclez le papier, le plastique, le verre et le métal.
  • Réutilisez, réparez les choses et trouvez-leur une nouvelle utilisation pour économiser de l’argent et diminuer les déchets de votre décharge locale.
  • Bouchez les fuites d’air de vos portes et fenêtres pour augmenter l’efficacité énergétique.
  • Réglez votre thermostat à un niveau plus bas en hiver et à un niveau plus haut en été.
  • Remplacez les vieux appareils par des modèles économes en énergie et les ampoules classiques par des ampoules fluo compactes ou led qui utilisent beaucoup moins d’énergie.
  • Économisez de l’électricité en branchant vos appareils dans une multiprise et éteignez-les complètement lorsqu’ils sont inutilisés.
  • Lavez vos vêtements à l’eau froide ou tiède.
  • Ne mettez en marche votre lave-vaisselle que lorsqu’il est plein et n’utilisez pas la fonction séchage par ventilation pour sécher la vaisselle.

Réduisez votre empreinte carbone au travail et en déplacement — Les entreprises prennent de plus en plus conscience des risques et des opportunités liés aux changements climatiques et du rôle important qu’elles peuvent jouer dans la création de sociétés et de marchés durables. Les possibilités de réaliser des économies abondent dans le monde du travail.

  • Imprimez recto verso ou de n’imprimez pas du tout.
  • Utilisez toujours des tasses, des couteaux et des fourchettes réutilisables.
  • Réfléchissez avant de voyager. Si un appel en vidéoconférence peut suffire, vous réduirez les complications, les dépenses et les émissions de CO2.
  • Évitez les embouteillages.
  • Utilisez les transports en commun dès que cela est possible.
  • Déplacez-vous à pied ou à bicyclette.
  • Pratiquez le covoiturage avec des amis, des voisins ou des collègues de travail.
  • Economisez de l’énergie en prenant les escaliers au lieu d’attendre l’ascenseur.
  • Incitez votre entreprise à adhérer au Pacte mondial des Nations Unies et à participer à l’élaboration de solutions pour les deux problématiques environnementales actuelles de la planète - les changements climatiques et la gestion des ressources en eau.

Calculez votre empreinte carbone! — Découvrez combien votre mode de vie produit de CO2 ainsi que le volume de ressources nécessaires pour adopter votre manière de vivre sur une application gratuite sur votre iPhone. Lorsque vous connaîtrez l’impact de votre style de vie, vous pourrez commencer à réaliser des adaptations et surveiller les améliorations apportées. Encouragez d’autres personnes à faire de même. Initiez une concurrence amicale avec votre famille et vos amis pour parvenir à un mode de vie ayant un faible impact sur l’environnement!

Plantez des arbres! — En plus de leur beauté intrinsèque, les arbres apportent de l’ombre, abritent des animaux et des plantes tout en absorbant et stockant les émissions de CO2.   En outre, plus d’un milliard de personnes dépendent à l’échelle mondiale des forêts pour générer leurs moyens de subsistance. Associez-vous aux efforts du PNUE pour planter au moins un milliard d’arbres dans le monde chaque année! Indiquez en ligne vos promesses de plantation d’arbres puis plantez sur votre lieu de résidence un arbre indigène ou adapté aux conditions locales.

23 septembre 2014


Un dossier préparé par Jeannot Ramambazafy, journaliste présent au Sommet pour le développement durable à Johannesburg, Afrique du Sud (2002) et au Sommet Rio+20, au Brésil (2012)

Sources : système des Nations Unies à New York

Mis à jour ( Mercredi, 24 Septembre 2014 21:26 )  
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